Agenda militant
Ailleurs sur le Web
![S’abonner au flux RSS [RSS]](images/rss.jpg)
- Samuel Bouron : « Les groupes identitaires sont un vivier pour le RN » (17/06)
- Ce que dit aussi la Cour des comptes sur la Sécurité sociale (17/06)
- Le capital fictif est vraiment fictif (17/06)
- Entretien avec Yohann Douet sur Gramsci (15/06)
- Les véritables causes de la fin de l’alliance énergétique Europe-Russie (15/06)
- Trump et le fascisme historique. Nous devons affronter la réalité ! (15/06)
- Flottille pour Gaza : la hargne de l’éditocratie (15/06)
- Le rap et la cause palestinienne (14/06)
- L’Égypte arrête et expulse des dizaines de militants avant la Marche mondiale vers Gaza (14/06)
- Gaza : la faillite morale de l’Occident », avec Taoufiq Tahani, Alma Dufour et Véronique Bontemps (14/06)
- Aurélien Bernier sur l’Union européenne (Elucid) (14/06)
- L’interview événement de Rima Hassan sur Radio Nova (14/06)
- Lancement de l’Alliance de Gauche Européenne (13/06)
- "On entre dans un théâtre absurde où tout est de la faute des musulmans" (12/06)
- La Libye sous le joug des milices (12/06)
- Solidarité avec la Palestine : une partie de la gauche entre lâcheté et récupération (12/06)
- L’occupation française dans le Rif (12/06)
- Prises de parole de l’équipage #FreedomFlotilla - Stop blocus, stop génocide ! (12/06)
- Les travailleurs du sucre, piliers de la révolution cubaine (12/06)
- Bernard Cassen, figure de l’altermondialisme et cofondateur d’Attac, est mort (12/06)
- "COMMENT ISRAËL NOUS A KIDNAPPÉS" LE TÉMOIGNAGE CHOC DE BAPTISTE ANDRÉ, MÉDECIN DE LA GAZA FLOTILLA (12/06)
- RDC / KABILA À GOMA : MARIONNETTE DES RWANDAIS OU PATRIOTE CONGOLAIS ? (10/06)
- Des milliers de manifestants pour Gaza et la flottille : construisons une mobilisation massive ! (10/06)
- Prises de parole en soutien à la Flottille de la Liberté et pour la fin du génocide à Gaza (09/06)
- Dialogue avec Ulysse Lojkine – Actualiser Marx pour repenser l’exploitation (09/06)
IntermittentEs et précaires : aucunes vacances pour les luttes
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
À quelques jours de la fin du festival d’Avignon, il est possible de faire un premier bilan de la stratégie du gouvernement : elle a échoué. La mobilisation, elle, ne faiblit pas.
Et pourtant, tout était pensé pour diviser le mouvement, ramener les intermittentEs à la raison (gouvernementale), et faire oublier la responsabilité de Valls et Hollande dans le très justifié sentiment d’impunité qui anime le Medef.
La venue de la ministre de la Culture au festival s’inscrivait dans ce projet : prouver que la situation était pacifiée. Peine perdue. Les intermittentEs et les précaires ont fait savoir, dès son arrivée, qu’ils ne la rencontreraient pas. Échec de l’opération de communication : aucune photo n’immortalisera le « sens du dialogue » du gouvernement. En revanche, de nombreuses autres exposeront la colère et la détermination des intermittentEs et des précaires. Ainsi, dès sa première sortie, Filippetti a dû s’enfuir précipitamment du village du festival Off sur fond de « Dehors, dehors les enfumeurs ! ».
Par la suite, ce n’est que grâce à une très importante protection policière que la ministre a pu se déplacer et accomplir quelques rencontres, retranchées et en catimini. Sa seule conférence de presse a duré 5 minutes, en bas d’un escalier, journalistes debout ! Et, de mémoire du festival, jamais unE ministre n’était descendu de Paris à Avignon pour ne pouvoir assister à aucun spectacle... Car Filippetti n’a, en effet, pas jugé souhaitable de vérifier en direct si le mot d’ordre « Tant qu’un membre du gouvernement sera dans la salle, nous ne jouerons pas » (1) était respecté… Quelques signaux envoyés l’ont prudemment convaincu d’opter, plutôt, pour une soirée resto.
Les intermittentEs et précaires n’ont cessé, deux jours durant, de multiplier actions et manifestations, jusqu’à un bal populaire militant, place du Palais-des-Papes. La reprise en main gouvernementale a ainsi viré au désastre et rappelé combien ce pouvoir est désormais partout impopulaire.
Jeu de dupes
Au même moment, le jeudi 17 juillet, se réunissait la 3e table ronde de la concertation initiée en catastrophe en juin par Manuel Valls. La présence autour de la table de la CGT, mais aussi celles de la Coordination des intermittents et des précaires (CIP) et de Recours radiation (contestés par le Medef, la CFDT ou FO), permettent à chaque rendez-vous de faire entendre les exigences de la mobilisation : refus d’une sortie de l’interpro, prise en compte des propositions du « comité de suivi », contestation du principe des « droits rechargeables », critiques de la gestion de l’Unedic… Mais il n’y a pas à se leurrer, ainsi que le souligne Samuel Churin (CIP Idf) : « notre poids a beau être réel sur le terrain, il est minime à l’intérieur puisque nous ne sommes pas décisionnaire ». Dès lors, concertation et négociation apparaissent bien comme un jeu de dupes. Seule la poursuite et l’amplification de la mobilisation sont à même de faire valoir les intérêts des intermittentEs et des précaires. Une quatrième rencontre, la dernière avant que ne s’ouvrent à la rentrée les « négociations », aura lieu ce jeudi 24 juillet. Ce même jour a été désigné par la coordination nationale comme journée nationale d’actions.
Au printemps, le gouvernement avait décidé de jouer la communication, la division et l’usure. La liste des AG et des actions qui se tiennent au quotidien, partout en France, dans les festivals et ailleurs, témoigne de la profondeur, de l’unité, de l’inventivité et de la durée de ce mouvement qui exige toujours l’abrogation de l’accord Unedic du 22 mars.
Ainsi, l’été se poursuit, rythmé par l’agenda militant et offensif que se sont créé les intermittentEs et les précaires, avec en ligne de mire septembre et la rentrée. Une rentrée sociale singulière puisqu’elle n’aura été précédée d’aucunes vacances des luttes…
Olivier Neveux
1 – Voir l’Anticapitaliste n°245 du 5 juin 2014.